Confidences à J-10 des Championnats du monde, qualificatifs pour les JO de Rio…

  • sarah ourahmoune
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Photos (c) Steven Lebras

Photos (c) Steven Lebras

Ça y est… on y est ! Dans 10 jours auront lieu les championnats du monde de boxe féminine à Astana au Kazakhstan. Cette compétition est  doublement importante  car elle offre en plus de la possibilité de décrocher un titre mondial, celle de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio. Pour cela, il faut être sur le podium et donc atteindre le stade des demies finales…J’attends ce moment depuis tellement longtemps !

Ces deux dernières années de préparation ont défilé à une vitesse folle. Je ne voyais le temps passé qu’au travers de ma fille Ayna. De ses premiers babillages à ses premiers pas.

Quand j’ai décidé de reprendre la compétition, elle n’avait que 6 mois. Cette décision murement réfléchie a été motivée par mon envie de relever un dernier challenge. Par la peur d’avoir des regrets. Ceux de ne pas avoir essayer, de ne pas avoir oser…

Seule je n’aurai pas réussi. Ma famille m’a beaucoup soutenu et surtout mon mari. Il a été là à chaque instant. 

Ayna est là à chaque entraînement. Elle m’accompagne après sa journée à la crèche dans mes pérégrinations quotidiennes. Cette routine des entraînements est devenu pour elle un temps de jeu où elle court, mime les boxeurs et s’agite tant qu’elle peut.

Si à 32 ans j’ai pu reprendre le chemin de la compétition internationale, c’est parce que la fédération internationale de boxe (l’AIBA) a décidé en 2012 de reculer l’âge limite pour boxer. Il est passé de 33 ans à 40 ans. Sans ça, je n’aurai jamais pu remonter sur un ring et espérer décrocher une médaille à Rio.

A dix jours de cette grande échéance, je me sens bien. Ma préparation a été minutieuse. J’ai enchaîné les stages et les tournois. J’ai foulé les rings  et croisé les gants partout…Allemagne, Angleterre, Bulgarie, Maroc, Serbie, Turquie, Irlande et bien d’autres destinations. Je suis passée par des moments de doutes et d’épuisements. Puis par des joies et des éclats de rire. Quelle schizophrénie ce sport ! Aujourd’hui, je suis prête. Prête pour donner le meilleur de moi-même. Prête pour gagner. Prête pour vivre cet instant. 

La boxe a été pour moi une vraie révélation. J’y ai appris la rigueur, la persévérance, le courage. Cette vie d’ascèse m’a forgé.

La boxe m’a soustrait d’une vie trop ordinaire. Je boxe pour vivre. Pour sentir que j’existe. Pour vivre des émotions fortes et oublier les misères banales du quotidien.

La boxe m’a transmis des valeurs que je partage avec ceux que j’entraîne : des jeunes en situation de handicap, des jeunes femmes, des chefs d’entreprises…C’est cette envie de se dépasser que j’ai envie de transmettre. 

Je développe plusieurs projets en direction des femmes et des enfants. Je vous en parlerai bientôt. Ces projets prennent différents axes : éducation, santé, insertion mais la boxe reste toujours le fil conducteur. 

Le départ pour Astana a lieu dimanche. Je vous tiendrai informé de mon chemin…

A très vite,

Sarah 

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